• Bonjour à tous.

    Grand jour aujourd'hui (en réalité pas plus que les autres...), j'aimerais vous proposer un nouveau (qui existe déjà probablement mais personnellement je n'en ai jamais vu) style de "texte".
    Voilà, je pense que je vais commencer à écrire quelque chose et je voudrais soumettre au vote (donc à un sondage) ou à votre "plume" un élément de la suite de ce quelque chose, que j'écrirai ensuite, et ainsi de suite. Je ne sais pas si c'est très clair... N'hésitez pas à me demander une réexplication ou des précisions (dans les commentaires, dans "et on blablate..." ou par mp).

     

    En attendant voici le début de ce récit... :

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  •    L'enfant. Enfermé dans son immense sphère personnelle mais commune à eux tous, l'enfance. Reflet libéré de l'adulte trop sérieux. L'enfant, ne peut qu'être bruyant. Petit être humain que l'on croit inconscient. Insultant le quotidien morne et las par sa joie exubérée et son énergie. Même fatigué, L'enfant reste là, plein de vie et de bonheur. Incapable de se contenter, il va toujours plus loin, cherchant l'impossible dans son imaginaire débordant. Aventurier de tout les jours, découvrant chaque jour un peu plus du miroir et de son envers. Ne pouvant croire qu'aux choses positives et à celles qu lui sont dites avec conviction. Envié des plus grands pour son naturel et sa capacité à tout mettre en couleur, il se moque de ceux qui cherchent t à l'imiter, tant bien que mal. Les adultes, jaloux, l'obligent à se métamorphoser le plus vite possible en personne à leur image. L'enfant perdant alors, son naturel heureux, son enfance et donc son titre d' "enfant" se transformant alors en adulte insipide et inintéressant...

                                                                                                              -Alix

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  •        Je suis sous l’ombre apaisante du plus grand olivier de la colline. La tiédeur de cet arbre me calme. Je viens ici à chaque fois que j’étouffe. Et là, maintenant, je suffoque. J’arrive à l’instant, haletante. Ma tunique mouillée de sueur, colle mes cuisses. J’appuie mon dos contre l’écorce du tronc noueux. Ma respiration ne s’apaise pas pour autant. Mes muscles se tendent, se tordent, se contractent. Mes mains ne ressemblent même plus à des mains. Mes pieds tapent, roulent et essayent de s’enfoncer dans cette terre tellement sèche qu’on dirait de la roche. Mon dos est ensanglanté, le tronc de l’arbre aussi. Je ne n’en peux plus.

       J’aimerais que mon âme aille loin. Qu’elle s’extirpe de ce corps qui n’est pas le mien. Qu’elle se délasse de cette chair putride. Qu’elle s’envole loin de cet amas indigne de ma beauté. Oui, cette peau si pâle qu’elle en devient verdâtre alors que je reste la totalité du jour à l’extérieur, sous un soleil tranchant, n’est pas mienne. Ces yeux disproportionnés par rapport au reste de mon être ne sont pas miens. Et cette chevelure…

       Quand je repense à mon corps splendide, rayonnant de beauté ! Mon corps d’avant. Ma peau miel, mes cheveux feu, mes yeux océan. J’aimais regarder mon magnifique reflet partout où il apparaissait. Toutes les femmes en étaient jalouses. Tous les hommes étaient à mes pieds. Ils me vénéraient comme une déesse. J’étais belle et tout le monde m’enviait. Trop belle pour une humaine sûrement…

     

          Ça y est, j’entends l’appel du soir. Je suis sûre que mes sœurs vont encore me faire remarquer que je suis mortelle et qu’il n’est pas conseillé de maltraiter sa chair. Je m’en moque.

      De toute façon, je suis seule. Toute seule. Tellement seule. Une solitude telle qu’elle en devient hors de commun.

      De temps en temps, de beaux guerriers viennent s’échouer ici. Aussi fougueux et vivants que de jeunes étalons ; leurs muscles tendus, luisants sous leur armure. Beaux comme des demi-dieux au moment de leur gloire. Ils restent tous ici, après avoir croisés mon regard. Au fil du temps, je m’habitue à les voir, figés et silencieux, à tel ou tel endroit. Une expression est ancrée dans les traits de leur visage, si effrayante qu’elle en est unique. Et pourtant ils la partagent tous. C’est comme un mélange de peur, d’impuissance et de désespoir qui réduit en poussière leur divine beauté. Comment peuvent-ils se permettre de regarder mon enveloppe charnelle avec autant de dégoût ? Je suis, malgré les apparences, la plus belle. Et personne n’est digne de porter un regard méprisant sur moi. Le ciel en est témoin.

     

          Il fait noir et tout est silencieux. Seul le vent, porte les plaintes lointaines des naufragés. J’ai perdu l’habitude d’y prêter attention.

      Je cours, sur cette terre aride qui est maintenant la mienne. Je cours le plus vite possible. Je cours la bouche grande ouverte. Je cours des heures durant. Je cours sans être essoufflée. Je cours jusqu’à ce que mes pieds saignent, qu’ils s’enduisent de ce sang impur. Mes sœurs ont affirmés que courir comme moi je le fais, ne provoque pas la mort. Pourtant, je cours dans l’espoir qu’elles aient tort. Je cours dans l’espoir d’une délivrance mortelle. Bien sûr, j’aurais pu trouver un moyen plus rapide, mais il m’est interdit de me tuer. Donc je cours. Peut-être que mes pensées s’envoleront derrière moi ou que mes plaies seront telles que je serais contrainte de partir le monde des morts, délivrées à jamais du poids de cette laideur permanente.

      J’ai tellement couru que le soleil est haut dans le ciel. Mes mollets sont couverts de jets rouges poussiéreux. Je marche jusqu’aux dalles de pierres qui soulagent la plante de mes pieds meurtris. Lentement, des gouttes jaillissent de mes yeux dilatés. Petit à petit, mes joues en sont noyées.

     

     

          Le jeune héros ne quittait pas de yeux son bouclier. Il fixait l’affreux monstre qu’il devait abattre. Soudain, il sortit son glaive et lui trancha la gorge. La tête de Méduse était mouillée de larmes.

     

                                                                                                 -Alix

                                                                                     

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  • A Cécile

     Charlotte est là. Coincée dans une chaise trop petite pour elle. Son fauteuil est rouillé. Tellement rouillé que le métal semble avoir été travaillé par un sculpteur.

     Charlotte est silencieuse. Un short court rose pâle lui sert les cuisses. Son débardeur blanc moule sa poitrine naissante. Son visage est illuminé par un sourire pourtant forcé.
     Charlotte ne bouge pas. Derrière ses lunettes, ses magnifiques yeux verts sont maintenant rouges. Ses doigts et le dos de ses mains viennent, toutes les dix secondes, caresser le bas de ses émeraudes luisantes de tristesse.
     Charlotte ne dit rien. Elle ne sait pas quoi dire de toute façon. Sa bouche aimerait hurler des cris de chagrin. Mais ses fines lèvres restent closent, maintenant un sourire presque parfait.
     Charlotte reste là. Ses paumes sont orange à force de s’agripper aux accoudoirs de la chaise. Un minuscule ruisseau rouge vif coule dans les plis de ses mains.
     Charlotte a le visage inondé de larmes. Pourtant elle ne pleure pas parce que ses mains suintent de sang.
     Charlotte a son intestin qui s’est transformé en énorme nœud. Sa gorge aussi. Ses poumons, son cœur, son foie, son estomac forment une énorme boule compacte aussi dure que de la pierre.

    Charlotte est triste. A n’en plus pouvoir.

                                                                        -Alix

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  •   A mes parents

      Si le monde n’était pas comme ça. Si les nationalités n’existaient pas. Si la richesse avait disparu. Si je pouvais courir quand je voulais où je voulais. Si je faisais ce que j’ai envie. Si  la terre était un cube violet. S’il y avait un vaste toit sur la tête de tous. S’il n’y avait que des forêts. Si nous étions tous aveugles. Si nous débordions tous d’affection pour les autres. Si les humains étaient un peu moins râleurs et un peu plus émerveillés.  Si il n’y avait plus à dire si. Nous n’en serions pas là.

      Tellement de si. Tant de conditions. Je commence à me dire que le temps préféré des humains est le conditionnel. Pourquoi, ne pas arrêter de se plaindre ? Pourquoi ne pas se bouger ? Pourquoi ne pas essayer ? Mais on reste là. Assis, debout ou couché. Le monde reste tel quel.

      Moi-même, je me plains. De tous ces malheurs et défauts. De cette inaction. Mais je ne fais rien que râler. Je ne bouge pas. Le monde est comme ça. Pas mon goût. Et il le restera. Parce que je ne fais rien.

      Cependant dans cette léthargie permanente et universelle, des petites fourmis se démènent. Solitaires, souvent silencieuses. Elles ont compris que personne ne bougerait. Même si elles criaient et gigotaient dans tous les sens. Alors, seules, elles essayent de déplacer des montagnes. Pendant que ceux qui disent changer le monde reste à se pavaner, devant les millions de journalistes que sont payés aux kilos d’informations les plus inintéressantes et futiles possibles. Les montagnes ne remuent pas toujours. Parfois elles tremblent. D’autres restent tel quel, comme si les fourmis n’avaient pas dépensé toute leur énergie sur elles. Mais de rares mais remarquables fois, les montagnes changent de place. Ou même disparaissent. Les fourmis sont fières et heureuses des tous leurs efforts, pourtant, elles s’attaquent à une autre montagne.

      Les fourmis ne sont pas nombreuses, mais elles sont indispensables. Les fourmis luttent pour enlever les si de ce monde. Elles sont perfectionnistes. Elles sont indéfinissables. Elles peuvent être n’importe qui et n’importe où. Les fourmis ont cette particularités, de ne jamais se vanter de leurs exploits. Parfois, les fourmis sont tellement désespérées par nous autres, qu’elles s’arrêtent. Ne demandant rien pour tout ce qu’elles ont fait. Laissant un monde meilleur sans que personne ne s’en aperçoive.

      (Alors, juste merci petites fourmis. Pour tout. Et vous autres, émerveillez-vous chaque jour devant quelque chose. Ce n’est pas compliqué. C’est gratuit et pas rémunéré. C’est pour les petites fourmis de ce monde.)

                                                                                                               -Alix

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