•   Je suis juste là. En direct. Je ne fais rien de spécial. Je vagabonde. Sur mon ordi.

     Je suis assise de travers, les pieds sur mon lit, le ventilo à 1, la porte de ma chambre ouverte, pour seule source d'éclairage, ma lampe de bureau qui me projette une puissante lumière jaunâtre sur moi et bien sûr, mon ordi.

     Je suis là. Il y aurait plein de trucs à re-dire. Je pourrais me plaindre.

     Avant c'est ce que je faisais mais maintenant je n'ai plus envie. C'est mon univers. Mes p'tits trucs casse-pied mais on vit avec, on est habitués. On les aime malgré tout...

     Je me demande comment je vais faire l'année prochaine, sans coupure, sans chaleur, sans,...Tout ça.

     De temps à autre je sens mon bureau trembler. Devinez pourquoi. Les murs aussi ils tremblent. Pour la même raison. Quand les vagues que l'océan se cassent trop fort sur le sable de la plage polluée mais si belle, alors c'est ce qui arrive. Ca dure quelques secondes. Je pense que peu de gens s'en aperçoivent mais j'aime bien. Ca me réveille une petite voix dans ma tête qui dis : "Tu vois où tu es? Tu vois la chance que t'as? Alors arrêtes de pleurnicher et profites de la vie!". Alors moi, j'essaye. Pour honorer cette petite voix qui me re-donne du courage.

       

     Alors, tu vois la vie? Tu me vois? Eh ben j'vais tu dire une chose : "J'vais profiter de toi! Même si c'est pas facile, que tu nous fais des coups foireux! Moi, j'vais me battre contre et pour toi!Tu nous as fais un magnifique cadeau, celui que l'on soit là! Tu nous mets des petites choses sur notre route qui sont tellement anodines mais qui sont en réalité si importantes... Alors, tiens toi prêtes la vie! Parce que, moi, j'arrive!!!!!!!!!!!!"

                                                                        -Alix

     

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  • Un autre texte. Cette fois-ci, ce n'est rien qu'une description. En fait je pensais à un dessin et j'ai réalisé que je serai totalement incapable de le faire, donc j'ai écris... Alix

        Elle. Elle est là. Je ne vois que son dos. Un dos que l’on devine droit sous une masse de boucles et d’anglaises châtain clair dont certaines mèches ont blondis au soleil. Son dos est nu couvert d’une « masse » capillaire dense et longues qui lui arrive  jusqu’aux reins. Je distingue de petits morceaux de peaux de ses épaules, elles  aussi, nues.

       Sa tête se penche, entraînant une cascade de cheveux. Je voie maintenant tout son côté droit. La fin de sa nuque, son épaule brunie par le soleil, le début de son bras, son coude, plié, couvert de cicatrices qui forment des tâches sombres de différentes tailles, sa hanche aux jolies courbes.

       Sa tête penchée. J’imagine son long visage aux traits fins. A ses joues encore enfantines qui commencent à l’être de moins en moins, rosies par l’effort ou la chaleur. A ses yeux en amande, verts. Ils changent toujours de vert, jamais le même vert. Une fois émeraude, l’autre prairie, un autre bronze, … Mais qui fixent toujours aussi intensément la Vie. En dessous de son œil gauche, un petit grain de beauté affine son regard. A ses sourcils bien dessinés et garnis. Aux petites boucles folles qui encadre ce visage.

       Ses yeux. Ses yeux qui doivent fixer un par un les visages-morts qui sont suspendus à des clous sur ce mur noir amidonné.  Celui qui est le plus proche de sa tête à droite, est une copie de ce des théâtres antiques, il est rouge sang usé par le temps. Il semble crier une plainte éternelle. Celui de gauche, est long, sombre, en bois. Ses yeux sont deux petites fentes hautes, séparées par un nez fin qui coupe le visage sur les trois quarts, la bouche est petite, avec de minces lèvres boursouflées  Il ressemble à un sage immobile à jamais. Juste à côté, un où il n’y a uniquement le contour des yeux, en pointe au bout, le tout est recouvert de velours noir ébène,  pendent, au niveau des yeux, deux rubans, eux aussi, noir intense, qui servent à l’attacher. Il dessine, pour toujours, le maquillage sombre d’une personne majestueuse. Un peu plus haut, un tout petit en terre cuite, aux couleurs assez sombres, vertes et rouges, aux reflets bleutés. Ses yeux sont de longues fentes courbes qui s’ouvrent un peu plus au centre, entourée de grandes paupières. Les pommettes saillantes, entourent un nez aplati, aux grosses narines, suivies d’une bouche entrebâillée aux lèvres pulpeuses. Le haut la tête, est une coiffure complexe faite de deux chignions aux formes bizarres. Il doit être le visage d’une personne qui s’est apaisée pour l’éternité.

       Il y en a d’autres. Des ronds, des allongés, des carrés, des gras, des fins, des osseux, des rectangle, des pyramidaux,…  Des amicaux, des colériques, des tristes, des sereins, des joyeux, des fatigués, des mélancoliques, des exaltés, des  apaisants, des inexpressifs,… Des sombres, des usés, des copies, des neufs, des antiquités, des modernes, des conceptuels, des abstrais, des réalistes, des inventés, des portrait, des colorés,…

       Elle, les regarde tous. Un par un. Les fixes. Comme si elle lisait en eux. Puis, au bout d’un moment éternel, elle baisse la tête. Regarde ses pieds. Se tourne. Si, elle, avait la tête relevée, je distinguerais avec précision son profil, mais son monceau châtain recouvre son visage. Elle commence à avancer.

     

     

       Avant de disparaître, balance légèrement son visage, sur le côté,  juste assez, pour que j’aperçoive un sourire. Son sourire. Simple et spontané. Éclatant de vie et de vérité.

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  • Une autre nouvelle. Cette fois-ci inspirée des nouvelles de Guy de Maupassant...Alix

     

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  • Une petite nouvelle, je ne sais pas si vous allez apprécier mais j'essaye...Alix

    Les faits doivent être d’une vérité et d’une précision très approximative car ils parlent de souvenirs lointains…

     

            Lundi matin, il fait moite et l’air est lourd. Je suis toute prête, toute belle, avec le cartable à roulettes fushia que l’on a acheté avec Maman cet été. Nous prenons le taxi, mon père, ma mère, moi, et peut-être mon frère. La ville est déjà très animée, les benskines (motos-taxis) se frayent un chemin entre les trous de la route qui sont très nombreux et profonds, les taxis jaunes bondés et toutes sortes de 4X4 rutilants. Et moi, serrée entre mes parents, je regarde ça d’un air sérieux avec de grands yeux pétillants et émerveillés.

       Nous arrivons. Nous descendons en vitesse. Nous découvrons un bâtiment en forme de U de deux ou trois étages. Au milieu, une cour de goudron. Au sol, six couloirs, destinés à la course de relais, sont marqués de peinture blanche. Dans mon souvenir, il n’y a personne mais il doit forcément y avoir des gens… L’air est toujours aussi moite et chaud. Le ciel est d’une blancheur rare avec des nuages d’un gris assez pâle.

        Nous nous dirigeons vers une salle au rez- de- chaussez, côté des toilettes. Là, devant la porte, une femme. Une femme pas très grande, avec un ventre prononcé. Une femme blond cendré, avec des yeux marron-vert, un visage arrondi, des lèvres plutôt charnues, avec une tunique cache-cœur (j’aime beaucoup les cache-cœur !), un pantalon kaki, des sandales décathlon, se tient accueillante, sourire aux lèvres.

         Mon cœur se sert et s’accélère. Ma main dans celle de mon père, aussi, se sert. Nous entrons. La salle est spacieuse et lumineuse. Sur le mur en de nous, de grandes fenêtres coulissantes, nous donne vue sur un petit espace vert, avec au milieu une paillote (mais à cette époque je ne sais pas, encore, comment cela s’appelle.) et sur le côté contre le mur, une dalle en béton. Je ne me souviens pas de l’utilité de cette dalle.  En dessous des fenêtres, des portes-manteaux. Sur le mur à notre droite, un tableau, en dessous, un grand bureau. Je ne me rappelle pas s’il était encombré ou nu, mais j’imagine qu’il y avait tout de même des affaires. En face de ce meuble, des bureaux plus petits. Sur le mur à notre gauche, un tableau mes souvenirs débattent, aujourd’hui, pour savoir s’il y a une table basse pour les activités manuelles.

        Nous avançons un peu plus. Je sers de plus en plus fort la main de mon père. La dame souriante nous fait visiter les lieux. Elle nous explique tout. Mes parents commencent à parler avec elle. Ils me proposent d’aller me « frotter » aux autres. Je me colle encore plus à eux. Ils parlent. Ils continuent à parler… Ils continuent toujours… Au bout d’un moment, ma mère regarde sa montre, elle fait signe à mon père. Une expression d’urgence se lie sur leur visage. Vite, ils doivent y aller. Je ne veux pas qu’ils partent. Ils y vont quand même ! Ils se retrounent une dernière fois en souriant, je leur crie de toutes mes forces, en fondant en larme :

    « Je ne veux pas ! Je ne veux pas ! Je ne veux pas aller en C.P. ! Non, je ne veux pas… »  




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