• Pluie...par Alix

      Il regarde la pluie. Elle tombe. Sans s’attarder. Sans se précipiter. Avec une étrange fatalité. Il la regarde. En tremblant légèrement. Il l’observe s’écraser, goutte par goutte contre la surface lisse et transparente de la fenêtre. De temps en temps, il suit des yeux les gouttes descendre avec frénésie le long du verre parsemé d’obstacles liquides.

     Elle regarde la  pluie. Elle tombe. Chaque goutte percute avec violence le sol bétonné.  Elle la regarde. Avec une boule dans la gorge. Elle voit la baie vitrée où éclatent les minuscules quantités de liquide arrondie.  Avec industrialisme. Souvent, elle admire le sol, maintenant inondé, où les gouttes ne cessent de se jeter telles des obus prêt à exploser. Et les gouttes explosent. Provocant de petites explosions d’eau.

     

       Il regarde la pluie. Il tremble. Pourtant il n’a pas froid. Il tremble parce qu’il a peur de s’écraser. Comme la pluie. Petit à petit. Il ne veut pas s’écraser. Il lutte contre lui. Contre eux. Contre sa destinée. Il voudrait courir en dansant. Sentir les gouttes s’écraser sur lui. Rire. Chanter. Ne plus faire semblant. Ne plus avoir peur.

      Elle regarde la pluie. Elle a un nœud dans la gorge. Pourtant elle n’a pas peur. Elle a cette boule, ce nœud parce qu’elle voudrait exploser. Elle va exploser. Comme la pluie. Pour se montrer. Pour leur montrer. A tous. Elle voudrait qu’ils comprennent. Elle voudrait sauter dans les flaques à pieds joint. Voir la pluie exploser sur sa peau. Crier à en avoir mal au cœur. Fermer les yeux. Taper dans tous ce qu’elle voit. Exploser.

     

     Il regarde la pluie. Il ne peut pas aller la voir de plus près. Il ne peut pas. Tout simplement parce qu’il est au troisième étages d’un immeuble. Il ne veut pas descendre les escaliers quatre à quatre. Parce qu’il ne veut pas voir les regards accusateurs. Et devoir encore, faire semblant.

     Elle regarde la pluie. Elle ne peut pas aller la sentir contre elle. Elle ne peut pas. Tout simplement parce qu’elle n’arrêterait jamais de hurler. Elle ne veut pas ne pas s’arrêter. Parce qu’elle, justement elle veut profiter. Vivre. A en exploser.

     

     Alors, ils regardent la pluie. Ils pensent, ils espèrent, qu’elle pleure pour eux. Que le ciel, emplie de nuages, crie, pleure, râle, gronde, hurle, pour eux. Que le ciel fait tomber  des larmes sans sel pour montrer que l’acidité de leur chagrin ne peut même pas être comprit. 

    Partager via Gmail

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    1
    Vendredi 4 Avril 2014 à 18:31

    J'aime! C'est très joli :)

    2
    Samedi 5 Avril 2014 à 12:00

    Merci beaucoup!^^

                                 -Alix

    3
    Vendredi 11 Avril 2014 à 08:35

    Mon texte préféré, vraiment continues comme sa vivement tes prochains textes ! Celui la fais chaud au coeur ^^

    4
    Vendredi 11 Avril 2014 à 15:57

    Merci beaucoup... 

    Ton commentaire aussi fait chaud au cœur...happy

                                                           -Alix

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :